lundi 31 octobre 2011

Grammaire, il y a véritablement tout un ordre à refaire (Philippe Juvin)


Avec la complicité d'Etienne de Montety directeur au Figaro littéraire et auteur d'un ouvrage sur Kleber Haedens qu'il comptait bien vendre par centaines aux petits nouveaux du collège Kleber Haedens (doux nom de collège voulu par le maire de La Garenne-Colombes) Philippe Juvin, maire de cette même ville s'est arrangé pour faire paraître un petit billet d'humeur dans le Figaro (évidement dans le Figaro).

- Un billet à propos de politique, son activité principale ? Non. 
 - Un billet à  propos de l'Europe, lui qui est maintenant député européen ? Non
 - Un billet à propos de la Garenne-Colombes, ce "village" dont il est le maire et qu'il dit tant aimer ? Non.
- Un billet à  propos de l'hôpital, alors, lui qui est censé être le directeur d'un service des urgences – quand il n'est pas ailleurs ? Non plus.

Alors de quoi le Pr. Philippe Juvin pourrait-il être encore un expert pour qu'on lui ouvre ainsi les colonnes de ce journal de droite ?

De grammaire, messieurs, dames. Oui, de grammaire vous avez bien lu.

On croit rêver. Le Pr. Juvin sermonne encore quelqu'un comme il sait le faire. Insatiable donneur de leçon, cette fois-ci  Philippe Juvin ne s'en prendra ni au président de l'état turc, Erdogan, ni à ATD Quart monde cette association caritative qu'il accusait de ne pas savoir calculer un taux de pauvreté, ni aux socialistes pour une fois, ni à son opposition municipale qu'il accuse tous les jours et de tous les maux, sans aucune distinction ni retenue, non.
Sa hargne aujourd'hui s'acharne sur l’Éducation nationale et cette fois-ci ce n'est pas seulement pour faire parler lui, comme trop souvent. Cette fois c'est plus viscéral, plus jouissif, sans doute.

S'en prendre à l’Éducation nationale, c'est marcher dans les pas de ses maîtres
. Les "nationaux" de l'entre-deux-guerres, les pourfendeurs de l'école de Jules Ferry, les théoriciens de la Révolution nationale du Maréchal Pétain, les écrivains de la réaction.

Comme Kleber Haedens qui en juillet 1938 dans le très antisémite journal Je Suis Partout (dans un article intitulé Apologie de quelques actes brutaux) écrivait Il y a véritablement tout un ordre à refaire. Nous avons proposé de réformer l'enseignement de la littérature et les manuels scolaires parce que c'est peut-être de là que vient tout le mal …. Philippe Juvin lui s'interroge sans complexe : comment a-t-on pu s'accommoder d'une grammaire si faussement intellectualisée ? Et de conclure à son tour : Qui désigne, compose et avec quelle légitimité, les commissions des programmes ? Avec de telles règles les bons élèves ne peuvent plus briller, les moyens ne peuvent plus progresser et les mauvais ont désormais l'assurance qu'ils le resteront.

On l'aura compris, pour le professeur (de médecine) Philippe Juvin,  l'échec scolaire c'est de la faute à l’Éducation nationale bien évidement et c'est sûrement de là que vient tout le mal (de la société actuelle). Clap, clap, clap …

Décidément, celui qui aurait tant voulu d'un collège Kleber Haedens sur le territoire de sa commune parce que Kleber Haedens n'était pas le Lagarde et Michard mais un esprit libre (sic) n'a toujours pas compris que la Révolution nationale de Pétain n'était plus. Il faut se réveiller et ne pas dire n'importe quoi. Car si ce que dit avec ironie Philippe Juvin, n'est pas tout à fait faux – la grammaire telle qu'elle est actuellement enseignée à l'école et au collège, c'est vrai ça embrouille un peu nos chères petites têtes brunes et blondes, le tableau décrit et les exemples pris par le grand professeur Juvin sont totalement délirants.
Oui on parle aujourd'hui en classe de groupes nominaux et de propositions circonstancielles ou subordonnées mais jamais vous n'entendrez un professeur de français (pas de médecine) demander à ses élèves de produire un texte organisé qui utilisent de façon cohérente les substituts du nom, les connecteurs spatio-temporels et  des temps verbaux comme l'eurodéputé Juvin le laissez entendre de manière insidieuse. Jamais.
Ces termes il les a sortis, non pas d'une salle de classe que manifestement il ne fréquente plus depuis longtemps mais tout droit de n'importe quel site de n'importe quelle académie où figurent les lexiques et autres consignes applicables au corps enseignant. Du jargon peut-être, mais professionnel comme il en existe d'autres pour la médecine ou l'aéronautique. Un jargon qui ne sort pas plus des salles des professeurs que le jargon médical ne sort du bureau des praticiens.
Par comparaison cette démonstration consisterait à dire qu'un médecin en consultation post-opératoire se bornerait à lire le compte rendu d'opération. Tout simplement stupide.
Les professeurs ne parlent pas autrement à leurs élèves que les médecins ne parlent à leurs patients, c'est-à-dire de façon à ce qu'ils comprennent.

Nous nous permettons de dire au Pr. Juvin qu'il a tout faux, une fois encore.  
Non, ce n'est pas de l’Éducation nationale que vient tout le mal. Le mal vient surtout de la fâcheuse tendance qu'ont les gens comme lui à chercher partout et surtout chez les autres la cause des maux dont ils sont responsables et qui pour cela sont prêts à tous les mensonges, à toutes les bassesses comme celle de travestir la réalité d'une salle de classe.
La grammaire serait-elle utilisée à des fins politiciennes par des gens qui prennent les enfants en otage ... ?

Pas de chance (pour paraphraser le titre d'un autre billet de Kleber Haedens (Je Suis Partout - 22 mars 1940 ), à la rédaction du Buzz on passe beaucoup moins de temps que ce prof es grammaire de pacotille à grenouiller dans les soirées politiques mais on passe en revanche très certainement beaucoup plus de temps en classe et avec des élèves que lui n'en passe à son hôpital de Beaujon à Clichy. Alors pour les leçons de grammaire, pour les leçons tout court, s'il vous plait, si vous croisez un jour ce député européen au gré d'un pince-fesses de l'UMP, dites-lui de s'abstenir..

Une bande d'indécrottables hussards noirs de la république

 
Ci-dessus l'original (Kleber Haedens Action française 1938)

Ci-dessous la pâle copie (Philippe Juvin UMP 2011)







dimanche 30 octobre 2011

Intégrisme religieux : Les amis de Kleber Haedens font (encore) parler d'eux

PARIS (Novopress) 30/10/2011
Les jeunes militants royalistes de l’Action française, qui ont été à l’origine des manifestations contre une pièce de théâtre jugée blasphématoire par de nombreux catholiques (“Sur le concept du visage du fils de Dieu”, de Roméo Castellucci, jouée au Théâtre de la Ville jusqu’au 30 octobre), font désormais face, après la répression physique (un jeune homme a même eu la jambe écrasée par un camion de police), à celle des tribunaux.

S’ils commencent à disposer de soutiens parmi quelques personnalités (dont le père Guy Gilbert, l’essayiste et écrivain Patrick Gofman, mais aussi l’évêque du diocèse de Vannes Mgr Raymond Centene), les frais engendrés par les procès (plus de quinze comparutions immédiates) et la perte d’emploi pour 4 militants ont rendu nécessaire la mise en place d’un fond de soutien pour les aider.

Lire aussi sur www.télérama.fr
Extraits
... une dizaine de gugusses, capuche, bombers, poil ras, braillent  « In-ter-diction ! In-ter-diction ! » Raison du courroux de ces individus qui se revendiquent de l'Action Française ? « L'attaque faite à l'image du Christ » dans la pièce de Castellucci.
... C'est le moment que choisissent huit infiltrés, propres sur eux, cheveux court, (les plus présentables de la bande à qui l'Action Française a payé des billets afin de combattre le démon ?) pour occuper la scène. Hurlement du public. Ils renversent le décor et déplient une banderole : « La christianophobie, ça suffit ! » Les voilà maintenant à genoux, bras dessus, bras dessous, chantant des cantiques... 
Le public, debout : « A poil ! A poil ! »

jeudi 27 octobre 2011

La France de NOS enfants ... j'aurais préféré : La France des enfants !

Jeudi se réunissaient des personnalités de la société civile désireuses d'aider à la réélection du président Nicolas Sarkozy. Certains slogans de campagne commencent à être testés dans ces cénacles: «La France de nos enfants» ou «Pour une France meilleure». À l'Élysée, les stratèges planchent sur les thèmes de campagne: l'éducation (la revalorisation du statut de l'enseignant), la «société juste» et la protection devraient y figurer en bonne place. «Ce sont autant de pièces d'un puzzle qui attendent le signal pour s'assembler, résume un proche du président. Le dessin pourra enfin apparaître.»

dimanche 23 octobre 2011

Tout ce bordel pour un bureau, SON bureau !

Et si médiathèque, parking et PLU n'étaient que la conséquence d'un caprice de dieu.
C'est vrai, ça, comment un homme de cette trempe se voyant Président de tout, écrivain d'abord puis peut-être un jour Empereur pourrait-il se contenter d'un bureau 1960 dans un bâtiment municipal de merde ?
Croire qu'il s'en contenterait serait mal le connaître alors qu'un hôtel particulier lui tend les bras en plein centre ville, à l'endroit même où il adore faire sonner la Marseillaise à n'importe quelle occasion.

Problème, le bureau convoité était bourré jusqu'à la gueule de bouquins.

Qu'à cela ne tienne. Il serait décidé par les Maurice de construire une médiathèque pour qu'enfin le bel hôtel particulier trouve locataire à la mesure de son histoire. LUI, ce grand homme.

Pas de sous pour faire un parking sous la médiathèque ? Peu importe il fallait que les livres disparaissent, ils disparaitront. Quant au parking, c'est à l'église qu'il verra son salut. Va pour un parking sous l'église. Peu importe qu'il soit une aberration urbanistique. Les livres auront laissé place à SON bureau …

Énorme dira peut-être Paolo Grattez, pas pire que les vrais-faux HLM de la rue Voltaire nous rétorquera Max-Philippe (son blog). Mort aux cons aurait très certainement dit Brassens …

En tout cas moi ce soir, je vous en fiche mon billet, je vous dis que ce n'est pas que de la fiction. On parie ?